Karina Chikitova avait trouvé refuge dans un champ de hautes herbes après s’être aventurée loin de chez elle. essayant de suivre, semble-t-il, son père (Rodion) qui s’était absenté pour se rendre dans son village natal en date du 29 juillet. (source: Siberian Times)
Sa maman avait d’abord pensé que la petite fille, accompagnée de son chien, était partie avec son papa. Et comme il lui était impossible de s’en assurer, en raison d’un problème de réseau téléphonique dans cette partie retirée de la Sibérie, elle s’en apercevra qu’au bout de quatre jours lorsque les recherches ont été lancées.
La fillette, âgée de trois ans et sept mois, a survécu en se nourrissant de baies sauvages et buvant l’eau d’une rivière dans une contrée peuplée par les ours et les loups.
La petite s’est aménagé un lit dans les herbes ,si caractéristiques du sud-ouest de Sakha en été, ce qui a rendu vaines les recherches effectuées par les hélicoptères et les drones pour la retrouver dans la taïga infestée d’ours.
Au départ, sa famille et les secouristes furent abattus lorsque le chien, qui n’a pas été cité malgré son acte héroïque, a retrouvé le village de l’enfant, Olom, dans le district d’Olyokminsky.
« Deux jours avant de retrouver Karina, son chiot est revenu à la maison », a expliqué Afanasiy Nikolayev, porte-parole de l’équipe de sauvetage dans la république de Sakha.
« C’est là que nos coeurs ont fléchi, puisqu’avec son chien à ses cotés, Karina avait au moins des chances de s’en sortir. Les nuits à Yakutia étant froides et dans certaines zones la température descend en dessous de zéro.
Si elle pouvait se serrer contre son chiot, cela lui aurait permis de rester au chaud durant les nuits froides et ainsi de survivre, pensions-nous.
Alors quand le chien est revenu nous avons pensé : « c’est fichu ! » Même si elle était en vie -ce qui était peu probable- désormais elle avait certainement perdu tout espoir. Nos coeurs se sont profondément serrés. »
Mais l’animal etait revenu pour chercher de l’aide et a ainsi pu conduire les sauveteurs jusqu’à la fillette.
Selon Nikolayev, l’équipe de secours a remarqué les empreintes de ses pieds nus sur le sol. « Nous avons entrepris les recherches en pensant que si elle avait perdu ses chaussures, elle essaierait de rester éloignée de la forêt profonde à cause des piquants.
Dans la matinée, à peine avons nous fait 20 mètres que nous avons aperçu Karina assise dans l’herbe. « On s’est précipité vers elle, on lui a donné un peu de thé et on l’a portée pour la conduire au plus vite à l’hôpital.
J’ai moi-même transporté Karina jusqu’à la voiture et elle était légère comme un oiseau. Elle ne pesait qu’une dizaine de kilos mais étonnamment, elle était parfaitement lucide. »
Ekaterina Andreeva, une psychologue faisant partie de l’équipe des sauveteurs assure : « On peut dire que la fillette a toute sa tête. Elle parle et réagit normalement à ce qui se passe autour d’elle. Elle se souvient de ce qui lui est arrivé. »
Karina est maintenant à l’hôpital de Yakutsk où des infirmiers veillent à ce qu’elle recouvre ses forces. Elle n’a aucune blessure grave comme des os cassés, juste des égratignures, surtout aux pieds parce qu’elle a marché longtemps sans souliers et des piqures d’insectes.
Une centaine de personnes accompagnées de chasseurs et des forces spéciales ont cherché Karina dans une région réputée pour abriter des ours. Mais au final, c’est l’amour et la résistance de son chiot qui l’ont sauvée.
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