Un nouveau traitement fait disparaître la tumeur cancereuse d’une patiente en 3 semaines

En médecine, le fait qu’un patient ne réagisse pas bien à un traitement particulier est souvent source d’inquiétude. Chose surprenante, les médecins craignent à présent qu’un nouveau traitement contre le cancer soit si efficace qu’il produise en fin de compte plus de mal que de bien.

Traitement cancer efficace

Après avoir administré à une patiente une seule dose d’une nouvelle thérapie combinée, la tumeur qu’elle avait au sein s’est en apparence « dissoute » en trois semaines seulement, laissant comme un trou béant à sa place. Cette patiente avait reçu le même traitement contre le cancer de la peau qu’environ 150 autres personnes, qui prenaient part à des essais cliniques visant à vérifier si les thérapies fonctionnaient mieux de manière isolée ou combinée. Même si la plupart des patients ont beaucoup mieux réagi à la thérapie combinée, les effets fulgurants observés chez cette patiente ont laissé les chercheurs sans voix ; ce cas d’étude et les résultats du test ont par la suite été publiés dans la revue médicale américaine « The New England Journal of Medicine ».

Les thérapies testées par les chercheurs étaient basées sur les médicaments Yervoy (ipilimumab) et Opdivo (nivolumab), deux anticorps destinés à agir contre le mélanome et homologués par la FDA, l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux. Le premier, Yervoy, interfère avec une molécule pouvant empêcher la réaction immunitaire produite par les lymphocytes (ou cellules) T, tandis que le deuxième, Opdivo, bloque une progression susceptible de détruire ces lymphocytes T. Bien qu’ils agissent de manière différente, les deux médicaments aident le système immunitaire à combattre les cellules cancéreuses.

Dans le cadre de l’essai clinique, les chercheurs ont décidé de donner de manière aléatoire une combinaison de placebo et de Yervoy, ou d’Opdivo et de Yervoy, à 142 patients dont les mélanomes s’étaient métastasés, ou répandus à d’autres parties du corps. Les résultats ont montré que les patients ayant reçu la combinaison des deux médicaments ont dans l’ensemble mieux réagi que ceux qui ont reçu le Yervoy associé à un placebo. Chez 53 % de ces patients, la taille de la tumeur avait diminué d’au moins 80%, tandis que pour 22% d’entre eux, le mélanome n’était plus détectable à la fin de la période de test : un résultat remarquable pour un cancer de stade IV. Aucun effet semblable n’a été constaté chez les patients ayant bénéficié de la monothérapie au Yervoy.

D’après le site internet Life Science, le test clinique est à présent terminé, mais la thérapie combinée est encore accessible aux patients atteints d’un mélanome avancé ; c’est ainsi que la patiente évoquée plus tôt a pu bénéficier du traitement. Le rapport des chercheurs indique que cette femme de 49 ans avait précédemment subi des opérations chirurgicales et séances de chimiothérapie sur une période de quatre ans, pour traiter son mélanome. Plusieurs tumeurs avaient été retirées mais la maladie persistait ; cinq mois plus tôt, une tumeur volumineuse s’est développée sous son sein gauche, probablement suite au mélanome qui avait initialement atteint son dos.

Une première dose de la nouvelle thérapie combinée lui a été donnée. En revenant trois semaines plus tard, pour recevoir la deuxième dose, la patiente a affirmé que la tumeur avait « disparu ». Le scanner a confirmé que l’importante tumeur avait été complètement éradiquée, laissant un vide apparent dans sa poitrine. Bien qu’un résultat aussi rapide et spectaculaire puisse sembler positif, les chercheurs s’interrogent, non sans inquiétude : si un effet semblable se produisait sur une tumeur localisée dans une autre partie du corps, telle que les intestins ou le cœur, les conséquences pourraient être graves.

Selon les chercheurs, « il est quelque peu ironique de s’inquiéter de la réussite et des effets trop puissants d’un médicament contre le mélanome ».

source: iflscience.com