Pourquoi le dégriffage de votre chat est un acte cruel (et pourquoi il est temps d’arrêter cette pratique).

Imaginez que vous vous réveilliez un jour, et qu’il vous manque une partie de votre corps. Et pas n’importe quelle partie de votre corps, mais une partie indispensable pour vous protéger du danger. S’ils n’étaient plus là, vos doigts vous manqueraient probablement beaucoup, non ? Couper une partie du corps de quelqu’un, ce n’est pas normal, mais étrangement, personne ne semble s’en émouvoir lorsque les chats sont concernés.

Le dégriffage d’un chat est une forme d’amputation inutile, qui laisse l’animal sans défense face à d’éventuels prédateurs. Cela lui provoque par ailleurs bon nombre de problèmes physiques et émotionnels qu’il devra alors endurer jusqu’à sa mort.

Le dégriffage est douloureux.

Certains propriétaires se rassurent en se disant que ce n’est pas douloureux pour le chat, mais c’est totalement faux. Au moins 30% des vétérinaires ne prennent même pas la peine de donner des antalgiques au chat, et lorsqu’ils le font, il reste toujours la possibilité que le médicament cesse de faire effet au beau milieu de la procédure. Même après un dégriffage réussi, la douleur reste pendant un certain temps. Si les griffes ne sont pas totalement enlevées, elles peuvent repousser à l’intérieur des coussinets, provoquant des souffrances horribles. La procédure peut aussi provoquer des abcès et une atrophie des coussinets. Selon une étude, 25 à 50% des chats dégriffés ont connu des complications de santé dans les cinq mois suivant la procédure.

Les griffes aident à l’équilibre.

Les griffes dépassent des pattes du chat, et l’aident à rester stable lorsqu’il marche. Dégriffer un chat le déséquilibre, et l’oblige à trouver un nouvel équilibre, afin de ne pas tituber au moindre pas. Sans ses griffes, un chat doit changer la manière dont il pose la patte sur le sol, afin d’éviter toute douleur.

Le dégriffage provoque des problèmes comportementaux.

Il a été prouvé que dégriffer un chat augmente la fréquence de déjection hors de la litière. En effet, la litière est une surface rugueuse qui fait souffrir les pattes à vif des chats dégriffés, et les amène à chercher un autre endroit pour se soulager.

Le dégriffage affaiblit les muscles.

Les chats enfoncent leurs griffes dans des objets afin de s’étirer et de renforcer leurs muscles. Sans ses griffes, un chat ne peut plus faire correctement travailler son organisme, et ses muscles s’affaiblissent au fil du temps. Ce qui provoque des problèmes chroniques, comme de l’arthrite, à mesure qu’il vieillit.

Cela les laisse sans défense.

Les chats utilisent leurs griffes pour se défendre contre les prédateurs. En leur enlevant leurs griffes, on les prive de tout moyen de défense. Imaginez ce qui se passerait alors si votre chat mettait le nez dehors, sans pouvoir se défendre ! Cela place par ailleurs les chats en position d’infériorité au sein du foyer, face aux autres animaux domestiques plus gros qu’eux.

Les chats dégriffés ont tendance à mordre afin de se défendre, ce qui peut entraîner des blessures tant chez les chats que chez leurs propriétaires ou chez des inconnus. Les griffes arrière, si elles sont laissées intactes, sont une forme de défense inutile, puisqu’elles obligent le chat à se coucher sur le dos pour se battre, ce qui le laisse d’autant plus vulnérable.

Il existe de bien meilleurs alternatives.

Nos ongles peuvent devenir très longs, mais nous les limons plutôt que de les couper. Faites de même avec votre chat. Vous pouvez limer ou couper les griffes de votre chat jusqu’à une taille raisonnable, ou bien trouver un dresseur spécialisé dans le comportement félin. Il pourra ainsi apprendre à votre chat à utiliser un grattoir plutôt que vos meubles. De cette manière, vous économiserez de l’argent en n’ayant pas à racheter un canapé, et votre chat conservera les griffes que Mère Nature lui a données.

Surtout, avant de dégriffer votre chat, envisagez toutes les options, et surtout celles qui permettront à votre animal domestique de rester en bonne santé, et de ne pas perdre une part essentielle de son être.