Nous avons été arrêtés pour avoir tenté d’empêcher le massacre de centaines de baleines.
(traduit de l‘original écrit par Paul Watson)
142 baleines pilotes ont été massacrées hier soir sur la plage de Torshavn, la capitale danoise des îles Féroé. Plus de 1100 personnes et une centaines de bateaux ont participé à cet événement, soutenus par deux navires de guerre de la marine danoise, le Triton et le Knut Rasmussen.
Plus tôt dans la journée, cent autres baleines pilotes ont été tuées sur l’île de Vagur, dans une débauche de sang et de violence.
Quatre membres d’équipage appartenant à Sea Shepherd ont été arrêtés à Vagur, deux sur la plage, par la police des Féroé, et deux en mer, par la marine danoise. Hier, dans la nuit, un autre bénévole a été arrêté à Torshavn, et un second a vu sa caméra lui être confisquée, et ses vidéos effacées.
Ces personnes sont des bénévoles contraints de passer à l’acte pour espérer lutter contre cette cruauté abjecte. Ils s’opposent à ces atrocités avec les seules armes en leur possession : leurs caméras et leurs corps. Ils ont été maltraités, leurs droits ont été oubliés, et au jour d’aujourd’hui, cinq d’entre eux sont toujours derrière les barreaux d’une prison des îles Féroé, pour avoir fait preuve de volonté et de compassion. Aux îles Féroé, posséder de l’empathie est un crime, et la bonté d’âme est tournée en ridicule.
Les autochtones célèbrent désormais leur victoire cruelle sur ces pauvres baleines. 200 à 300 cadavres gisent actuellement sur les plages, éventrés, leurs tripes répandues sur le sable, et leur sang se diluant dans l’océan ; et pourtant, les habitants des îles Féroé sont étrangement ravis, comme ivres de ce massacre indigne.
Bien qu’il soit interdit de tuer des baleines en Europe, le gouvernement danois a fait pression, et soutient pleinement ces tueurs sanguinaires. En tant qu’organisation non-gouvernementale partisane d’une intervention pacifique, Sea Shepherd ne peut rien faire face à deux navires de guerre danois, équipés d’hélicoptères et d’une flotille de petites embarcations rapides, pleines de commandos… sans même parler des bateaux et des officiers de la police des îles Féroé.
De plus, les autorités locales ont passé des lois visant la moindre opposition au massacre des baleines.
C’est un combat constant entre, d’un côté, notre compassion et notre courage, et en face, leur pouvoir et leur couardise. La mobilisation de plusieurs dizaines de millions d’euros d’équipement militaire pour l’occasion est par ailleurs tout simplement incompréhensible.
Pourquoi les Danois se sentent-ils obligés de soutenir ces tueurs de baleines ? Pourquoi sont-ils si enthousiastes à l’idée de rejoindre les bourreaux de ces créatures paisibles dans leur piscine de sang encore chaud et toxique ? La réponse, apparemment, pourrait bien être : le pétrole. Le Danemark semble en effet tout à fait prêt à mettre de côté ses propres lois en matière de protection animale, ainsi que les règlements européens interdisant le massacre des baleines, si cela lui permet de développer son industrie pétrolière dans un futur proche.
Les habitants des îles Féroé se félicitent de cette « victoire ». Mais tout ce que j’ai vu hier, c’était une horde de tueurs sanguinaires armés de lances et de couteaux, qui s’est ruée à l’assaut d’un troupeau de baleines pilotes paniquées.