Les tigres blancs de l’aquarium du centre de Houston ne sont pas sortis en 12 ans.

La controverse autour des quatre tigres blancs vivants à l’aquarium du centre-ville de Houston, au Texas, repose sur une affirmation accablante : les animaux, nés en captivité et achetés par l’aquarium en 2004, n’en sont jamais sortis.

En réalité, c’est encore pire que cela : les opposants affirment que les animaux n’ont jamais vu le soleil de toutes leurs vies.

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FACEBOOK/DOWNTOWN AQUARIUM HOUSTON

Mais que cette assertion soit vraie ou non, plus d’éléments sur ce point seront évoqués plus loin, voir des tigres dans l’environnement que ce zoo leur a attribué est déprimant compte tenu de l’état des zoos modernes. Les félins, Nero, Marina, Coral et Reef, qui ont environ 12 ans, font partie de l’attraction « Maharaja’s Temple » (Le temple du Maharaja) de l’aquarium, il s’agit d’un enclos intérieur à la thématique indo-orientale vague contenant plusieurs bassins, et pratiquement rien d’autre que des sols en béton.

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Lorsqu’ils ne sont pas exposés, les espaces réservés aux animaux ressemblent à s’y méprendre à des cellules de prison, avec des bancs en lattes de bois et des cages métalliques.

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ANIMAL LEGAL DEFENSE FUND

Selon une déclaration de Jennifer Conrad, vétérinaire membre de la fondation Animal Legal Defense Fund (ALDF) : « les conditions quasi carcérales que doivent endurer les tigres au sein de l’aquarium du centre de Houston affectent leur bien-être physique comme psychologique, et ils se voient privés des choses naturelles et importantes pour de tels félins ».

La ALDF a fait savoir à l’aquarium et à la société à laquelle il appartient, Landry’s Inc, son intention de saisir la justice concernant les conditions de vie des tigres. La fondation a proposé de déplacer et reloger les tigres à titre gratuit, ou, à défaut, lancera des poursuites pour violations de la loi sur les espèces menacées (« Endangered Species Act »).

« Il est cruel de séquestrer des carnivores itinérants et évolués comme les tigres dans un enclos aussi petit, sombre, artificiel et pauvre, où ils ne voient jamais la lumière du jour, et ne peuvent donc pas prendre de bains de soleil », toujours selon la déclaration de Jennifer Conrad. « En étant forcés de vivre sur du béton glissant et dur toutes leurs vies, ils courent le risque de souffrir de graves lésions à long terme. »

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HOUSTON DOWNTOWN AQUARIUM/FACEBOOK

L’aquarium s’est défendu dans The Dodo, affirmant que l’enclos des animaux dispose verrières qui laissent passer la lumière naturelle et qu’il est équipé d’un système d’aération qui répond aux standards définis par l’Association of Zoos & Aquarium (AZA). Selon James Prappas, directeur de l’élevage des animaux de l’établissement, toute la journée des « possibilités de développement » sont mises à disposition des tigres.

Carney Anne Nasser, une avocate de l’ALDF, a déclaré que les modifications de la loi sur les espèces menacées survenues depuis l’achat des félins par l’aquarium et les changements imminents qui vont toucher les recommandations de l’AZA apportent de nouveaux arguments en faveur des tigres. Le manuel des soins pour les tigres de l’AZA indique que leurs enclos doivent disposer d’espace extérieur, de végétation et de cachette.

Les poursuites menées par l’ALDF affirment que les tigres de l’aquarium ont montré des signes de séquelles psychologiques dues à leurs situations, notamment le fait de faire les cent pas et longer la paroi vitrée qui les sépare du public.

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Selon la société Landry’s Inc, les allégations de l’ALDF ne sont que calomnie et diffamation. « Nous connaissons les propositions de modifications des normes d’agrément de l’AZA et, une fois adoptées, nous mettrons tout en œuvre pour nous conformer aux nouveaux standards. Si nous sommes incapables d’opérer de tels changements, nous transférerons nos tigres vers une nouvelle demeure », a indiqué Steven Scheinthal, avocat général de Landry’s Inc, dans une déclaration au Houston Chronicle. (Carney Anne Nasser a indiqué que ce serait l’aquarium qui choisira où se rendront les tigres en cas de transfert et non la ALDF.)

La controverse au sujet des tigres remonte à leur achat par l’aquarium et le propriétaire de Landry’s Inc, le milliardaire de Houston, Tilman Fertitta. Initialement, certains responsables municipaux ont émis des craintes concernant la capacité de l’aquarium à accueillir des tigres, même si Tilman Ferttita a fait en sorte que l’établissement respecte les standards de l’AZA et a effectué des dons aux groupes mondiaux de conservation du tigre. Une lutte similaire a lieu à Denver, dans le Colorado, où un autre aquarium appartenant à Landry’s Inc abrite trois tigres de Sumatra.