On a écrit beaucoup de choses au sujet des épreuves traversées par les orangs-outans, qui s’accrochent désespérément à la vie dans les dernières forêts surexploitées d’Indonésie. Mais lorsque les mots ne suffisent plus, une seule image peut s’avérer bien plus parlante.
Des bénévoles appartenant à l’IAR (International Animal Rescue) s’efforcent, à Bornéo, de sauver la vie d’animaux touchés par un feu de forêt gigantesque, qui ravage la végétation de cette île. Ce groupe a récemment secouru une femelle orang-outan désespérée, accompagnée de son bébé : tous deux n’étaient pas seulement des victimes de l’incendie, mais aussi de la cruauté du genre humain.
« Par la faute des feux de forêt, ils ont été contraints de quitter leur habitat naturel, et ils ont fini par arriver dans un village. Là, les villageois ont paniqué, et ont commencé à jeter des objets sur cette mère terrifiée, avant de tenter de la capturer, et de la ligoter », explique l’IAR dans un message publié en ligne. « Heureusement, notre équipe est arrivée juste à temps. »
Une photo de la scène en question montre ce sauvetage dans ses moindres détails les plus bouleversants : on peut y voir le regard paniqué de la femelle, qui se change en soulagement lorsqu’une main compatissante se pose sur elle, comme si elle savait que tout allait bien se terminer pour elle et pour son petit.
« Ils ont rapidement anesthésié la mère, tandis que son petit, effrayé, s’accrochait désespérément à son pelage. », écrit l’IAR. « Ils ont été emmenés en sécurité, et relâchés dans une zone protégée de la forêt tropicale, où ils sont surveillés par une équipe de conservationnistes, afin de s’assurer qu’ils se remettront bien de cette épreuve. »
À cause de cet incendie, il a fallu sauver plus d’une douzaine d’orangs-outans ces dernières semaines ; les feux de forêts en question ont probablement été allumés par des fermiers, désireux de débroussailler du terrain afin de l’exploiter, ce qui a mené à l’incendie de nombreux hectares de forêt protégée, pourtant indispensables à ces primates en voie d’extinction. Cette femelle et son petit ont eu énormément de chance de s’en sortir vivants.
« Nous ignorons combien d’orangs-outans ont trouvé la mort durant cette terrible crise, mais une chose est sûre : elle va s’avérer un désastre pour la population sauvage d’orangs-outans, et elle va probablement rapprocher encore un peu plus cette espèce de l’extinction », confirme dans un communiqué de presse Karmele Llano Sanchez, Directrice de programme pour l’IAR d’Indonésie.
« Ceci est une crise environnementale globale ; les experts estiment déjà que c’est la pire catastrophe écologique provoquée par l’homme depuis le début de ce siècle, et qu’elle aura des conséquences sur toute la planète. J’ai bien peur qu’en ce qui concerne les orangs-outans, le pire soit encore à venir. »
Heureusement, parmi tout ce chaos et cette dévastation, certaines personnes continuent de s’assurer, jour après jour, qu’il reste un espoir, minime soit-il.