Ce rhinocéros est constamment surveillé, car il est le dernier représentant mâle de son espèce à la surface de notre globe.

Ce rhinocéros nommé Sudan est gardé jour et nuit par des soldats armés, car il est le dernier représentant mâle de son espèce encore en vie.

Par la faute d’un braconnage intensif ayant atteint des niveaux catastrophiques ces dernières années, Sudan est le seul rhinocéros blanc du Nord de sexe masculin encore en vie.

Ses proches et ses ancètres ont tous été massacrés pour leur ivoire, qui se vend pour des sommes faramineuses en Asie, où l’on croit encore que c’est un remède miracle.

Équipé de radio-émetteurs afin d’assurer sa sécurité, Sudan est constamment entouré de gardes-chasse armés au sein de la réserve Ol Peteja, au Kenya ; ces employés travaillent jour et nuit pour s’assurer que Sudan, âgé de 40 ans, et les deux femelles de cette sous-espèce, restent en vie. (il n’existe que deux autres rhinocéros blancs du Nord dans le monde, deux femelles, elles aussi en captivité)

Et ils ont dû avoir recours aux grands moyens pour assurer sa protection, puisqu’ils lui ont ôté sa corne. « L’unique raison pour laquelle nous avons dû couper sa corne, c’est pour empêcher le braconnage », a expliqué Elodie Sampere, employée de la réserve, à the Dodo. « Si le rhinocéros n’a pas de corne, il n’intéresse plus les trafiquants. » « C’est uniquement pour le garder en sécurité. »

« Compte tenu de la demande croissante en matière d’ivoire et de corne de rhinocéros, nous avons dû faire face à de nombreuses tentatives de braconnage, et bien que nous ayons été en mesure d’en contrer une majorité, nous mettons nos vies en danger à chaque opération. » a raconté Simor Irungu, garde-chasse protégeant Sudan et d’autres rhinocéros au sein de la réserve, dans une interview avec le magazine anglais World of Animals.

Sudan et trois autres rhinocéros sont arrivés à la réserve en 2009, en provenance d’un zoo situé en République Tchèque, avec l’espoir de favoriser la reproduction des rhinocéros dans un climat et un environnement qui leur seraient plus naturels. Mais en 2014, il n’y avait toujours pas de naissance à signaler.

L’autre mâle, Suni, est mort à l’âge de 34 ans en octobre dernier, laissant Sudan et ses deux femelles seuls dans la réserve. Jusqu’à présent, toute tentative de faire se reproduire Sudan, l’ultime mâle de cette sous-espèce, s’est soldée par un échec.

Le personnel de la réserve a participé à une campagne de levée de fonds intitulée #RunningForRangers, destinée à payer les salaires de l’équipe de sécurité qui veille au quotidien sur Sudan.

Les efforts faits par ces humains pour protéger ce rhinocéros soulignent bien à quel point l’Homme peut, par ailleurs, se montrer sanguinaire et sans pitié envers les espèces animales rares.