D’adorables créatures comme les mastodontes, les paresseux géants, les tigres à dents de sabre et même le canis dirus (oui, il s’agit d’un véritable animal et non un simple fantasme digne de « Game of Thrones ») ont malheureusement disparu depuis la fin de la dernière ère glaciaire, il y a environ 11 700 ans. Mais cela ne signifie pas que vous ne pourrez pas croiser un animal préhistorique aujourd’hui. Il existe encore de nombreuses espèces animales dont l’origine remonte à bien avant notre ère et qui ont toujours la même forme qu’elles avaient lorsqu’elles vagabondaient aux côtés de nos aïeuls préhistoriques.
Certains de ces animaux ne sont visibles que dans des zoos et des zones naturelles préservées, car leurs populations commencent à décliner ou sont déjà menacées. D’autres peuvent être trouvées dans la nature et peut-être même dans votre jardin.
Où que vous les voyiez, ces animaux anciens (et certains d’entre eux vont vous surprendre) sont toujours une source d’émerveillement.
Le gavial du Gange
Tous les crocodiles, caïmans et alligators sont des espèces anciennes et ça se voit. Mais une espèce de crocodiliens, le gavial, les bat tous dans le concours de beauté préhistorique. Le gavial a une gueule longue et étroite pleine de dents acérées. Les mâles ont des naseaux en forme de bulbe à l’extrémité de leur museau, leur donnant un aspect plus comique.
Le gavial, sous une forme ou une autre, est présent sur Terre depuis environ dix millions d’années, mais le gavial moderne est la dernière espèce du genre gavialis. Malheureusement, il est en voie d’extinction, avec moins de 200 individus en âge de se reproduire dans la nature en Inde, au Bangladesh et au Pakistan. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’a classé parmi les « espèces en danger de disparition ».
Heureusement, le centre de reproduction de la réserve forestière Kukrail à Lucknow, en Inde, a joué un rôle essentiel dans la préservation du gavial, en œuvrant à la reproduction de l’animal et en en envoyant dans des zoos du monde entier. Le centre est également ouvert au public, vous pouvez donc voir ces spectaculaires créatures de près. Le parc national de Chitawan et le parc national de Bardia au Népal en hébergent de petites populations.
Dragon de Komodo
Aujourd’hui, vous pouvez trouver des dragons de Komodo en Indonésie, mais ce n’est probablement pas d’où viennent ces lézards à l’origine. Des scientifiques ont récemment exhumé une série de fossiles de dragon de Komodo dans l’est de l’Australie datant d’environ quatre millions d’années.
Ces lézards gigantesques peuvent peser aussi lourd (voire plus) qu’un humain et, en fait, ils sont connus pour attaquer les humains. Ce qui n’est pas l’idéal, car ces énormes reptiles sont venimeux.
Toutefois, si vous en avez le courage, vous pouvez voir des dragons de Komodo en réservant une excursion au parc national de Komodo. Les petites îles indonésiennes qui composent ce parc sont sublimes et disposent de nombreuses infrastructures pour les touristes curieux.
Bec-en-sabot du Nil
Personne ne sait vraiment comment le bec-en-sabot du Nil est apparenté à d’autres oiseaux, car les données collectées pointent vers différentes espèces vivantes, mais une chose sur laquelle les scientifiques s’accordent est qu’il s’agit d’un très, très vieux volatile. Et ça se voit. Gris et doté d’un énorme bec, il semble tout droit sortir de la série « Les Pierrafeu ».
Le bec-en-sabot du Nil est classé comme « menacé d’extinction » à cause de la destruction de son habitat et du braconnage. Mais vous pouvez toujours le voir dans une zone protégée des marais de Mabamba Bay en Ouganda, où plusieurs prestataires proposent des visites pour observer les oiseaux. En pagayant dans les eaux peu profondes des lacs et étangs qui rappellent les marais préhistoriques, vous pourriez oublier dans quelle époque vous vous trouvez.
Chameau de Bactriane
Vous saviez déjà que le dromadaire était utilisé comme moyen de transport au Moyen-Orient bien avant l’invention de l’automobile. Mais saviez-vous qu’il descend du chameau de Bactriane, qui parcourt toujours les terres sauvages du désert de Gobi en Mongolie ?
Le chameau de Bactriane, qui ressemble à un mélange entre Chewbacca et un lama, a évolué de façon à supporter des températures inférieures à -18 °C et supérieures à 38 °C il y a environ deux millions d’années. Ses deux bosses sont utilisées pour stocker de la graisse, que le chameau transforme en énergie et en eau pour survivre pendant de longues périodes sèches et sans nourriture (si seulement nous pouvions nous aussi perdre du poids aussi facilement).
Le chameau de Bactriane est une espèce en danger de disparition dans la nature, avec moins de 1 000 individus vivants, selon l’UICN. Les chameaux de Bactriane domestiqués restent toutefois une part importante de la culture mongole et de nombreux voyagistes proposent des expéditions à dos de chameau. En outre, les visiteurs peuvent assister au festival des 1000 chameaux, qui se tient au début du mois de mars à Ömnögovi, en Mongolie.
Échidné
L’échidné est une créature étonnante et bizarre qui ressemble à un croisement entre un blaireau, un porc-épic et un fourmilier. Il s’agit d’un monotrème, un type de mammifère primitif qui pond des œufs plutôt que donner naissance à des bébés vivants, à l’instar de son célèbre cousin, l’ornithorynque.
Cet animal peut également être difficile à trouver dans la nature, car il est petit, principalement nocturne et mène une vie solitaire. Plusieurs espèces d’échidnés sont fortement menacées, malheureusement, étant donné que cet animal foule la Terre depuis environ 17 millions d’années.
Si vous souhaitez voir un échidné vivant de près, votre meilleure chance est de visiter l’un des nombreux zoos de Nouvelle-Zélande, de Tasmanie et d’Australie qui en hébergent. On peut en trouver au Bonorong Wildlife Sanctuary à Hobart, en Tasmanie, à l’Australia Zoo du Queensland et au Zoo de Taronga de Sydney.
Bœuf musqué
Voir un bœuf musqué peut-être un sacré spectacle pour les yeux (et les narines), en particulier à l’automne durant la saison du rut. Pendant cette période, les bœufs musqués se battent pour le contrôle des harems, les mâles foncent l’un sur l’autre, leurs têtes se frappant avec une telle force que l’impact peut faire trembler le sol sur une longue distance.
Il est merveilleux que ces animaux survivent encore, mais on estime qu’ils existent depuis 129 à 187 000 ans. Dans les années 1800, ils avaient disparu d’Alaska, mais après une réintroduction réussie dans les 1930, les populations ont augmenté. Actuellement, l’Alaska abrite plusieurs milliers de bœufs musqués, bien que leurs populations aient décliné ces dernières années.
Trouver ces animaux dans la nature peut toujours demander un peu de temps, mais l’un des meilleurs endroits pour les voir est Nome, en Alaska, où ils vagabondent régulièrement près de la petite ville. Nome est également l’arrivée de la célèbre course de chiens de traîneau Iditarod Trail Sled Dog Race, que vous pouvez suivre pendant la première moitié du mois de mars.
N’oubliez pas de rendre visite aux boutiques de Nome vendant du qiviut, le duvet délicatement doux récolté sur des bœufs musqués captifs, voire même sauvages. Ce duvet est l’un des plus fins et des plus chauds du monde (à quoi vous attendiez-vous de la part d’un animal arctique ?), et il est même encore plus rare que le cachemire.
Vigogne
En parlant de laine de luxe, la vigogne est un autre animal préhistorique connu pour son poil, c’est aussi l’ancêtre de l’alpaga. Les deux animaux sont très semblables, mais la vigogne affiche un motif de couleurs particulier, avec un ventre blanc et une fourrure brune couvrant la majorité de son corps.
Bien que chérie et protégée par les Incas, la vigogne s’est presque éteinte à cause de la chasse après la chute de l’Empire inca. Heureusement, grâce au travail et au dévouement de plusieurs écologistes, on trouve des centaines de milliers de vigognes en liberté aujourd’hui.
Vous pouvez en voir en parcourant les routes de campagne du Pérou, mais l’un des meilleurs endroits pour les approcher reste le parc national de Huascarán, situé au nord de Lima. Il y a d’autres trésors cachés à découvrir dans la chaîne de montagnes tropicales la plus haute du monde, dont des ours à lunettes, des condors des Andes et l’étonnante plante puya raimondii, surnommée la reine des Andes en anglais (« Queen of the Andes »).
Nautilus pompilius
Le nautilus pompilius vit normalement dans les profondeurs de l’océan au large de l’Australie et de l’Indonésie, mais si vous avez la chance de passer à proximité de l’aquarium de la baie de Monterey en Californie, vous pourrez y voir cette créature antique de près.
Cet animal en forme de tire-bouchon ressemblant à un extraterrestre fait partie des plus vieux animaux du monde. On a découvert des fossiles de cet animal datant d’il y a plus de 500 millions d’années et ils sont identiques à leurs descendants actuels.
Il est difficile de les faire se reproduire en captivité et, du fait du déclin de leur population dans la nature (vous ne notez pas une tendance ici ?), l’aquarium de la baie de Monterey est au premier rang des efforts de recherche. En fait, au printemps 2018, des chercheurs ont réussi à faire naître les premiers petits nautiles en captivité.
Babiroussa
Le babiroussa est comme votre porc classique, outre le fait que les mâles portent d’énormes défenses qui poussent au-dessus du museau et se courbent vers l’arrière de sa tête. En fait, si elles ne sont pas contrôlées régulièrement, les défenses peuvent transpercer son front. Les défenses inférieures poussent également vers le haut, donnant à l’animal l’allure d’une version porcine d’un orc.
Le babiroussa est suffisamment ancien pour apparaître sur des peintures rupestres indonésiennes ayant environ 35 000 ans. Aujourd’hui, de plusieurs voyagistes proposent des safaris pour observer les babiroussas dans la Nantu Forest et la réserve naturelle de Tangkoko Batuangus en Indonésie.
Tapir
Comme le babiroussa, le tapir ressemble également à un porc, à l’exception d’une particularité : un court proboscis ressemblant à une trompe d’éléphant qu’il utilise pour amener la nourriture à sa gueule. Le tapir utilise également leur long museau comme tuba quand il se déplace sous l’eau, l’un de ses passe-temps favoris.
Bien que ressemblant davantage à un porcin, il est en fait plus proche du cheval et du rhinocéros. Ses antécédents dans la chronique des fossiles sont conséquents, il a d’abord évolué pendant le Miocène, il y a 23 millions d’années. Il a depuis donné lieu à de nombreuses espèces, bien qu’aujourd’hui il ne reste que cinq espèces de tapir en Asie, en Amérique centrale et du Sud.
L’un des meilleurs endroits pour observer des tapirs en liberté se trouve en Amérique, au sein du parc national Corcovado, au Costa Rica. On peut également en trouver dans la forêt tropicale amazonienne, gardez les yeux ouverts !
Rhinocéros blanc
Cette espèce ancienne est en réalité composée de deux sous-espèces, celle du Nord et celle du Sud. Malheureusement, la population de rhinocéros blanc du Nord ne compte que quelques individus, que des femelles, ce qui signifie qu’elle s’éteindra de notre vivant.
Le rhinocéros blanc du Sud est toutefois un succès en matière de conservation. L’UICN classe actuellement cette sous-espèce comme « quasi-menacée », avec plus de 17 000 individus dans le monde entier.
Mais toutes les espèces de rhinocéros sont sous la menace constance des braconniers, qui prélèvent leurs cornes pour qu’elles soient utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise. Ce phénomène a amené des écologistes à prendre des mesures drastiques, comme entourer des animaux particulièrement importants de gardes armés, voire même de retirer et détruire les cornes des rhinocéros afin que les braconniers n’aient plus de raison de les tuer.
Aujourd’hui, l’un des meilleurs endroits pour observer le rhinocéros blanc du Sud est le parc national Kruger en Afrique du Sud, qui abrite des centaines de ces majestueuses créatures (la plus grande population d’Afrique). Le parc national Kruger est l’une des destinations les plus prisées pour les safaris et vous serez sûrs d’y voir des tonnes d’autres espèces africaines iconiques.
Requin-tapis
Si vous n’êtes pas attentifs lors de vos plongées dans les récifs tropicaux du Pacifique, vous pourriez rater le requin-tapis. En fait, cette créature tente de rester camoufler en utilisant son corps plat, ses bords à volants et ses motifs camouflage, et de se fondre avec les rochers couverts d’algues. Mais une fois que ce requin se met à nager et que vous apercevez son ventre blanc, le rideau tombe. Il est impossible de rater un requin-tapis en train de nager.
Ce poisson, qui existe depuis le Miocène, il y a environ 11 millions d’années, se décline en plusieurs espèces et la plupart dont trop petites pour blesser les êtres humains. Une poignée d’attaques de requin-tapis ont été rapportées, mais aucun décès, et les blessés ont probablement posé le pied dessus par accident ou se sont approchés trop près pendant une plongée.
Vous aurez peut-être la chance de pouvoir en observer un pendant une plongée dans les récifs (mais gardez simplement vos distances). Si ce n’est pas le cas, vous pouvez en observer à l’aquarium de Sydney en Australie, où vous pouvez nager avec les requins même si vous n’avez aucune expérience en matière de plongée.
Limulidae
Le limulidae est l’une des espèces les plus vieilles du monde, existant sous une forme plus ou moins similaire depuis la période ordovicienne, il y a environ 445 millions d’années. À cette époque, les continents n’étaient pas encore formés, ils ne formaient qu’un seul supercontinent le Gondwana, et le limulidae se trouvait en abondance près des côtes.
Aujourd’hui, vous pouvez le limulidae par millions chaque mois de mai dans la baie du Delaware, car cette créature en forme de casque revient sur les plages pour se reproduire. C’est la concentration la plus importante de limulidaes au monde.
Quand vous y serez, soyez attentifs et observez des oiseaux de rivage rares comme le bécasseau maubèche et l’arénaria, qui se déplacent par bancs durant leur migration annuelle vers le nord pour se nourrir des abondants œufs de limulidaes.
Ours blanc
De nos jours, tout le monde est familier avec l’iconique ours blanc. Mais lorsque vous regardez en arrière et y réfléchissez, il ressemble à quelque chose qui aurait pu vagabonder sur un glacier durant la dernière ère glaciaire.
En fait, l’ours polaire est bien plus ancien que cela. En 2010, les scientifiques ont utilisé une mâchoire d’ours blanc fossilisé découverte dans le cercle polaire arctique de Norvège et ont découvert que l’animal vivait il y a environ 120 000 ans. Cet animal foule la glace du Grand Nord depuis au moins cette période.
La ville de Churchill, au Canada, est un lieu prisé par les touristes qui souhaitent avoir un aperçu de ces créatures rares et dont la population décline. La ville se spécialise dans le tourisme tourné vers l’ours blanc et des prestataires ont même des buggys spéciaux et rehaussés pour aller dans la toundra (il s’agit de prédateurs après tout).
Sphénodon
C’est vrai, le sphénodon ressemble à n’importe quel autre lézard de type iguane, mais ne laissez pas tromper par son apparence. On pense que ce reptile ancien vivait à l’époque des dinosaures, il y a environ 225 millions d’années.
Aujourd’hui, le corps du sphénodon renferme des indices de cette histoire ancienne. En effet, il a un troisième œil primitif au sommet de sa tête, bien qu’il soit difficile de le distinguer et qu’il soit parfois recouvert d’écailles à l’âge adulte. Les scientifiques pensent qu’il s’agit d’une sorte de capteur de lumière primitif, que le reptile utilise pour ses fonctions biologiques quotidiennes et saisonnières. En outre, le sphénodon peut entendre les sons, même s’il ne dispose pas d’oreilles externes, comme les reptiles contemporains. Il le fait de la même façon dont les poissons perçoivent les sons sous l’eau.
On peut le trouver en Nouvelle-Zélande. Il est malheureusement difficile de les voir dans la nature, car il vit de nos jours sur des îles sur lesquelles il n’y a pas de prédateurs. Mais vous pouvez les observer de près dans de nombreux zoos de Nouvelle-Zélande, comme le National Aquarium of New Zealand de Napier ou le Zealandia à Wellington.
Casoar à casque
Le casoar à casque est la chose qui ressemble le plus au vélociraptor de « Jurassic Park ». Ce grand oiseau bipède a un énorme casque sur le sommet de la tête et une serre acérée sur sa patte. En fait, il est connu pour attaquer et même (très rarement) tuer des gens.
Les ratites (de grands oiseaux coureurs qui ne volent pas), comme les casoars et les émeus, existent depuis environ 60 millions d’années. De nos jours, vous pouvez trouver des casoars à casque dans le nord du Queensland en Australie et en Papouasie–Nouvelle-Guinée.
Si vous avez de la chance, que vous êtes silencieux et prudent, vous pouvez les repérer en empruntant les chemins forestiers des régions de Cap Tribulation, de la forêt de Daintree et de Mission Beach en Australie, où plusieurs prestataires proposent des excursions pour les voir. Souvenez-vous de garder vos distances et de ne pas les nourrir !
Salamandre géante de Chine
« Jurassic Park » relevait peut-être de l’histoire fantastique, mais certains animaux de cette période foulent toujours la Terre aujourd’hui. La salamandre géante de Chine, qui a environ 170 millions d’années, en fait partie. C’est également le plus gros amphibien du monde, elle peut même devenir plus massive qu’un être humain, et peut atteindre un poids de 50 kg pour une taille de 1,8 m.
Cette salamandre géante était largement répandue dans les rivières de montagne froides de Chine, mais il n’en reste maintenant presque plus dans la nature du fait du braconnage pour la nourriture et la médecine traditionnelle.
Mais si nous avons piqué votre intérêt, vous pouvez toujours voir un étonnant spécimen de cet animal au zoo de Prague. Karlo, l’une des salamandres géantes de Chine les plus grosses du monde (il affiche un poids de 35 kg), est en bonne santé et le restera, on l’espère, pour les décennies à venir.
Chamois
Non, nous ne parlons pas du tissu. Le chamois est apparu dans l’ouest de l’Europe durant la dernière ère glaciaire et il a survécu depuis. En fait, on le trouve sur des peintures et gravures rupestres réalisées par des humains durant cette période. Le chamois ressemble à une chèvre avec une tête d’antilope. Il a une fourrure noire et une tête plus claire avec un trait plus foncé.
Heureusement, le chamois est un succès en matière de préservation, contrairement à d’autres de ses camarades anciens. Il est largement répandu dans les Alpes et les Pyrénées, où vous pouvez le voir assez souvent le long des chemins de randonnée.
L’un des meilleurs endroits pour l’observer dans la nature est la haute-route entre Chamonix, en France, et Zermatt, en Suisse. Cette randonnée de deux semaines est considérée comme l’une des meilleurs du monde, car ce parcours traverse des prairies de haute montagne et de magnifiques lacs de haute altitude.
Requin-baleine
Le nom « requin-baleine » est une appellation quelque peu impropre. Cet animal n’a rien d’une baleine, en fait c’est le plus grand requin, et même le plus grand poisson, du monde. En outre, il nage dans l’océan depuis au moins 28 millions d’années.
On peut trouver ce gigantesque requin autour de l’équateur, mais l’observer n’est pas une tâche simple. Il vous faut d’abord louer un bateau. Et comme cet animal est menacé d’extinction, en trouver un lorsque vous êtes sur l’eau est un vrai défi.
La meilleure solution reste de visiter l’Aquarium de Géorgie à Atlanta. Il abrite quelques-uns des rares requins-baleines en captivité et vous pouvez même nager avec eux en vous acquittant d’un billet spécifique. (Pas d’inquiétude, les requins-baleines sont des poissons-filtreurs et ne présentent aucun danger pour l’homme.)
Esturgeon jaune
En parlant de poisson ancien, l’esturgeon jaune est un autre animal aquatique étonnant à découvrir. Apparu il y a environ 150 millions d’années, ce poisson nageait avec les dinosaures et il continue de fréquenter les rivières des États-Unis aujourd’hui.
C’est également un animal étrange. L’esturgeon jaune n’a pas d’écailles, juste une peau caoutchouteuse et quelques rangées de plaques osseuses, et peut atteindre 2,15 m de long et peser 135 kg (imaginez de voir cela nager dans l’eau alors que vous trempez vos pieds dans un lac cet été !).
À l’instar du requin-baleine, la population d’esturgeon jaune décline, mais vous pouvez en observer en visitant l’aquarium John G. Shedd, situé à Chicago sur les rives du lac Michigan. L’aquarium a même un bassin de manipulation interactif où vous pouvez toucher les plaques osseuses de la créature.
Okapi
La chronique de fossiles est quelque peu inégale concernant l’okapi, les informations à son sujet sont donc rares, mais les scientifiques s’accordent sur le fait que cet animal est très ancien, il s’agit peut-être même du plus vieux mammifère sur Terre. Son apparence est également très étrange, il ressemble à un croisement entre un cerf, un zèbre et une girafe, et n’est en fait lié qu’à cette dernière.
L’okapi a évolué pour vivre de manière solitaire dans la jungle, où un long cou pourrait se prendre dans la végétation dense. En fait, il est si discret que les scientifiques occidentaux ignoraient son existence jusqu’en 1900.
Jusqu’à une date relativement récente, il était possible d’observer l’okapi dans la nature au sein de la réserve de faune à okapis en République démocratique du Congo. Mais en raison d’une série d’attaques mortelles, ce n’est pas vraiment recommandé actuellement. Vous pouvez toutefois les voir dans différents zoos du monde entier qui entretiennent un partenariat avec la réserve suscitée.
Saïga
Le saïga est un autre animal à l’allure étrange. Cette créature ressemble davantage à une antilope d’Amérique qu’à un porc et elle est effectivement plus proche de l’antilope.
Le saïga était largement répandu dans l’hémisphère nord durant le Pléistocène, mais le temps ne lui a malheureusement pas fait de cadeau. Après la fin du Pléistocène, il a disparu d’Amérique du Nord, et on ne le trouve plus aujourd’hui que dans quelques poches éparses en Asie centrale.
Des morts massives et mystérieuses ont récemment suscité des inquiétudes. Selon l’UICN, cet animal est aujourd’hui en danger de disparition avec environ 50 000 spécimens encore en vie. Peu de zoos en hébergent et il est même encore plus difficile de le voir en liberté, même si la réserve de biosphère Ascania-Nova en Ukraine en abrite un petit troupeau que vous pouvez observer.
Garpique alligator
Le garpique alligator est un autre poisson d’eau douce avec lequel vous ne souhaitez vous retrouver nez à nez alors que vous nagez dans le sud des États-Unis. Bien qu’il ne représente pas une menace pour l’homme (jusque là…), ce poisson est aussi formidable que son patronyme, alligator, avec un museau aplati plein de dents affutées comme des rasoirs et un corps pouvant atteindre les 135 kg.
Cet animal intéressant a lui aussi nagé avec les dinosaures et on pense qu’il a 100 millions d’années. Aujourd’hui, l’un des meilleurs endroits pour observer le garpique alligator (en dehors des cours d’eau sereins du sud des États-Unis) est le Tennessee Aquarium, à Chattanooga. Il abrite même un garpique alligator albinos que vous pouvez voir également.
Caribou
Le caribou semble sortir tout droit de l’ère glaciaire, et c’est le cas. Cet animal unique a évolué il y a deux millions d’années. Il était déjà présent lorsque les humains ont traversé le détroit de Bering et représentait sûrement une bonne part de leur alimentation, comme c’est toujours le cas aujourd’hui pour les autochtones d’Alaska.
L’une des choses vraiment uniques à propos du caribou c’est que c’est la seule espèce de rennes dans laquelle les femelles aussi ont des bois. Ceux-ci ne sont généralement pas aussi imposants que ceux des mâles, mais les femelles les conservent pendant l’hiver pour protéger les trous qu’elles creusent dans la neige pour atteindre leur nourriture. Ils tombent ensuite au printemps.
On trouve le caribou dans les régions isolées d’Alaska et du Canada. L’un des meilleurs moyens de les observer est de prendre part à une excursion en bus au sein du parc national et réserve de Denali. Cet immense parc abrite un troupeau de caribous qui est souvent aperçu depuis la route. Gardez l’œil ouvert pour le mouflon de Dall et l’ours brun, car ces deux espèces viennent également de la dernière ère glaciaire.
Porte-musc de Sibérie
Imaginez de progresser difficilement dans la dense végétation d’une forêt primitive du nord-est de l’Asie et de vous retrouver face à face avec un petit daim… avec des crocs de 10 cm.
Le porte-musc de Sibérie est bien réel et est communément appelé le « cerf-vampire » à cause de sa dentition effrayante, mais en réalité, cet animal est strictement herbivore. Ces dents ne sont utilisées que pour se battre, car ces petites bêtes sont dépourvues de bois que portent la majorité de leurs cousins.
Le porte-musc de Sibérie n’est pas encore menacé, mais ça ne saurait tarder. Il est souvent victime du braconnage pour ses odorantes glandes de musc, qui peuvent être échangées à bon prix sur le marché noir. Il serait dommage de le voir s’éteindre, en particulier car il existe depuis environ trois millions et demi d’années. Il est difficile d’en trouver dans la nature, car il est rare et discret dans les forêts, mais vous pouvez voir deux mâles au parc zoologique de Ranua en Laponie finlandaise.
Grue du Canada
Ce grand oiseau magnifique a de longues pattes qui restent derrière lui lorsqu’il vole, donnant à sa silhouette l’allure d’un dragon à queue pointue lorsqu’il fend les airs. Et bien qu’assez commun et peu souvent considéré comme un oiseau ancien, la grue du Canada l’est : le plus vieux fossile date d’il y a au moins deux millions et demi d’années.
Chaque printemps, la grue du Canada migre en masse vers ses aires de reproduction dans l’Arctique, et Kearney, dans le Nebrasa, est l’une de ses plus grandes escales. Plus de 500 000 oiseaux se rassemblent ici et se goinfrent dans les champs de maïs en prévision du long chemin à parcourir. Puis, après une sorte de signal inconnu et mystérieux, les oiseaux partent tous en même temps. C’est l’un des plus beaux spectacles de la faune mondiale.
Morse
Avec ses longues moustaches et ses formes généreuses, le morse peut parfois ressembler à un membre de la famille. C’est également un apnéiste parfait du fond marin, aspirant les palourdes, les crabes et tout ce qui se trouve près de sa gueule (qui ressemble également étrangement à la bouche d’un être humain).
Le morse, qui existe depuis environ 600 000 ans, passe beaucoup de son temps sur la glace, mais de mai à août on peut le trouver en grande concentration sur les rives, que l’on appelle échoueries. C’est alors que ses grandes défenses rentrent en scène, car les mâles se battent pour les femelles.
Ce n’est définitivement pas l’endroit où vous souhaitez vous trouver, mais vous pouvez les observer à distance. Il existe quelques lieux fiables d’échoueries situés en Alaska, mais il vous faudra réserver un avion ou un bateau pour vous rendre à proximité.