La Chose La Plus Puissante Que Vous Puissiez Dire À Une Autre Maman

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Cet article est traduit d’un texte original de Denise Stirk

Il y a quelques semaines, une de mes meilleures amies a perdu sa fille de 21 mois pour toujours lorsque la jolie petite fille est décédée soudainement et d’une façon inattendue.

Mon amie et moi vivons à deux endroits très éloignés, j’ai donc fait le voyage pour aller la voir le weekend dernier. Comme on pourrait s’y attendre, j’étais très nerveuse quant à ce que je pourrai leur dire, à elle et son mari.

Comment est-ce que j’allais trouver les mots pour les réconforter? Comment éviter de dire ce qu’il ne faut pas dire? Je voulais trouver les mots parfaits, et, étant écrivain, les mots sont pour moi le meilleur moyen de m’exprimer.

Sauf que j’étais totalement perdue face à sa perte. Ayant deux enfants en très bonne santé, j’avais l’impression que je ne pouvais pas vraiment compatir à sa peine, alors, comment diable est-ce que je vais pouvoir la réconforter dans une situation que je n’ai jamais connue?

Armée d’une multitude de versets de la Bible et de quelques phrases toutes prêtes à dire, je suis entrée dans sa maison et rien au monde n’aurait pu me préparer aux mots puissants et marquants qui ont été échangés entre nous durant notre temps ensemble.

Sauf que, ces mots venaient d’elle, et ils m’étaient adressés.

D’elle. A moi.

C’est bien ça. Mon amie, qui se révélait à ce moment-là être l’une des personnes les plus forte que je connaisse, a dit quelque chose durant son deuil qui sera à jamais gravé dans mon esprit. C’était une phrase tellement simple, mais qui a pourtant touché quelque chose au fond de moi.

Quand elle était en train de décrire les évènements qui ont amené au décès de sa fille, elle a essayé de m’expliquer sa totale dévastation alors qu’elle tenait sa petite fille à l’hôpital durant les minutes et les heures après sa mort. Décrivant ce moment seulement comme son pire cauchemar, elle m’a dit, le visage baignant de larmes, « Tu es une maman, tu comprends ».

Tu es une maman, tu comprends.

Cette phrase m’a coupé le souffle – mais aussi tout le courage que j’ai réussi à rassembler jusque là. Parce que c’est à ce moment-là, c’est avec cette phrase-là, que j’ai commencé à comprendre l’ampleur de son chagrin.

Bien sûr que j’étais triste pour elle avant, la mort est difficile pour tout le monde. Mais j’admets que je n’ai pas vraiment compris mon rôle en tant que son amie ou en tant que femme.

Vous voyez, pendant tout ce temps, je cherchais au mauvais endroit la chose parfaite que je pouvais lui dire, alors que j’aurais dû chercher du côté de notre lien le plus simple : la maternité.

Et alors que je n’ai jamais vécu la douleur qui vient avec la perte d’un enfant, je comprenais le bonheur qu’elle a vécu avant en tenant son enfant dans ses bras. Et perdre ça? Il n’y a pas de mots.

Sauf peut-être « Je suis une maman, je comprends. »

Perdre un enfant est la plus grande peur de toute maman – peut importe qui vous êtes ou quel genre de mère vous choisissez d’être. Depuis, je garde toujours cette pensée simple en tête quand je m’identifie à d’autres mamans.

Bien sur, nous avons tous nos différentes manières d’élever nos familles et de nous en occuper, mais nous avons une chose en commun : nos cœurs sont directement liés à nos enfants. Ça fait que toutes les difficultés liées au fait d’être maman semblent totalement ridicules.

Tu es une maman, tu comprends.

Quand j’ai accompagné ma propre mère, qui a dernièrement été diagnostiquée d’un cancer de sein, à sa radiothérapie, j’ai jeté un coup d’œil sur la jeune maman d’un petit enfant attendant dans la chambre.

Il avait probablement 3 ans (même si c’est difficile à dire parce qu’il est tellement petit). Il portait une belle cape de Superman et un masque d’hôpital fade alors qu’il restait dans les bras de sa mère. Elle lui a dit quelque chose doucement.

Mon cœur s’est arrêté. J’avais mal pour l’autre maman. Et les larmes ont commencé à couler de mes yeux même si je ne la connaissais pas du tout. Même si je n’étais dans cette salle d’attente que depuis 30 secondes peut-être. Même si ma propre mère était assise à côté de moi sur le point d’avoir sa propre séance de radiothérapie. C’est fou, j’ai pensé. Je ne connais même pas cette femme.

Mais ce que je sais, c’est que je suis maman.

Et plus tard, j’étais en train de prendre un plat à emporter dans un restaurant, et l’une des employées parlait au téléphones dans les toilettes. Elle avait du mal à trouver une babysitter pour son enfant alors qu’elle finissait le travail tard. Elle était affolée. Elle était énervée. Mon cœur a eu un autre raté, et j’avais, encore une fois, les larmes aux yeux.

Je comprends, je suis une maman.

De retour chez ma mère, le cœur lourd pour la perte de mon amie, ma mère essayait de me réconforter. Demandant si j’allais bien. Moi! C’est elle qui subissait la radiothérapie, je devrais être en train de la réconforter. Et c’est là que j’ai compris pourquoi elle se faisait autant de soucis pour moi.

Elle comprend, elle est une maman.

Et dans l’avion de retour chez moi, il y avait une nouvelle maman debout avec son bébé presque toute la durée du vol de quatre heures et demi, parce que si elle essayait de s’assoir, il pleurait. Elle avait l’air fatiguée et frustrée. Elle regardait sa montre fréquemment, mais elle continuait sa tâche tout en embrassant le crâne de son petit.

Je comprends, je suis une maman.

Vous voyez, c’est un trait qui nous est commun à toutes. Les mamans poule. Les mamans libérées. Les mamans allaitantes. Les mamans nourrissant au biberon. Les mamans riches. Les mamans pauvres. Les mamans des enfants malades. Les mamans des enfants en bonne santé. Les mamans. L’amour fou, inconditionnel, que nous ressentons toutes pour nos enfants est ancré en chacune de nous les mamans.

Et cette connaissance est parfois douloureuse. C’est pourquoi toute publicité à l’eau de rose nous donne les larmes aux yeux. C’est pourquoi nous ne pouvons pas regarder les infos. C’est pourquoi nous retournons pleurer dans la voiture après avoir laissé notre enfant pour son premier jour d’école.

C’est pourquoi les allergies alimentaires sont effrayantes. C’est pourquoi nous avons mal au cœur en entendant parler de fausse couche ou de problèmes de fertilité. C’est pourquoi nous veillons la nuit à nous faire des soucis pour nos ados. C’est pourquoi l’idée que nos enfants puissent un jour nous quitter nous fait pleurer. C’est pourquoi la mort de l’enfant d’une autre maman nous brise le cœur…

C’est aussi pourquoi nous devons donner beaucoup de support à nos collègues mamans. Non seulement à celles qui sont entrain de souffrir de cette douleur inimaginable de la perte d’un enfant, mais aussi à ces mamans qui passent par un mauvais moment…. et même celles qui ont une mauvaise journée. Faites-lui un câlin, et si vous n’arrivez pas à trouver les bons mots, tout ce que vous avez probablement besoin de dire est « Je comprend, je suis une maman. »

Mais vous savez probablement déjà tout ça. Après tout, vous êtes une maman.